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Voici la petite histoire de resto d’une cox 61 découvrable. Sortie de l’usine de la Volkswagenwerk A.G. à Wolfsburg le 3 mars 1961, elle est propriété seulement 10 jours plus tard de Horst Jackob habitant Lörach en Allemagne. A cette époque, la concession de Tröndle und Büche de la même ville ne tient pas ces modèles qui partent comme des petits pains. Mr Jackob a eut l’excellente idée de choisir un modèle Deluxe découvrable de couleur Türkish Grün L380. Cet homme est encore vivant et j’espère pouvoir le rencontrer un jour ! Le 13 mai 1963 la cox devient la propriété de Hélene Metzeger également de Lörrach. Cette employée de banque est aujourd’hui décédée. 25 ans après, le 17 novembre 1988, la cox désormais bien fatiguée est achetée par un jeune nommé Martin Löscher. Mais le TÜV condamne la VW, elle « s’exile » en France et trouve « asile technique» chez nous en Ardèche !

par David GRIMAUD, du Vintage VW Club de France.

AVANT-APRES...

VUE D'ENSEMBLE

Cliquez pour agrandir Cliquez pour agrandir La cox lors de son achat (été 1994) roule très bien et ne présente pas trop mal…

Apparemment, la resto s’annonce tranquille.

Sous cet angle, elle est complète et d’origine (chromes, couleurs jantes, joints d’aile verts…) sauf les marche-pieds qui devraient aussi être verts.
On devine le ciel de toit fatigué mais complet.

A l’arrière, manquent les deux petits feux (jusque 61). L’aile gauche et le pare-chocs (un VW !) avaient été changé pour des modèles US.

Les plaques françaises viennent de chez Maillefaud à Paris.

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LE COFFRE

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Avant : un faisceau bien embrouillé et de la rouille superficielle. Traces de réparations et de peinture.

Après : c’est pareil mais un peu plus propre !

Le coffre de 61 se reconnaît à son bocal de lave glace sans valve (on actionne directement une petite pompe ) et à son blocage de capot à compas, remplacé ensuite par des ressorts. Le mécanisme de jauge sera en série pour 1962.

DEMONTAGE

Cliquez pour agrandir J’avais oublié de nous présenter !

Voici toujours la cox, en deux morceaux, mon petit frère et moi en pleine action et pleins de motivation !

Mon père est derrière l’appareil photo mais avec nous dans l’atelier. C’était l’hiver 1994, j’ai 16 ans et mon frère 13…

Cliquez pour agrandir On attaque par le châssis : le train avant à pivots est d’origine et complet. Attention à ne pas perdre les morceaux !
Cliquez pour agrandir Mon père armé d’un pistolet à sable fait la peau de ce vieux châssis

LA TOLERIE

Après avoir repeint le châssis, les trains et révisé un 1200 de 71 provisoire, on fait les premiers tours de roues sans carrosserie : première recharge de motivation !

Puis on s’attaque au plus gros, plein de surprises : la tôlerie…et on boit cul-sec la bouteille de motivation !

Comme d'habitude, la voiture semblait saine… mais ne l’était pas.

Remarquez les renforts soudés à la place des portes pour que la caisse ne se déforme pas.

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Cliquez pour agrandir     Cliquez pour agrandir Comme beaucoup de voitures venant d’Allemagne, le TÜV (contrôle technique allemand) reprend les points de corrosion en se contentant de rajouter une tôle neuve sur le nid à rouille. Par exemple, ce bas de passage de roue arrière paraissait sain sur la voiture à l’achat……mais vu de plus près, indigestion de sandwichs à la tôle. Par endroits, il y avait trois ou quatre couches, comme des strates géologiques qui racontent la vie de la voiture…
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Au dessus, longeron et passage de roue avant neufs. Passage de roue arrière gauche, au centre vu de l’intérieur et à droite de l’extérieur.

Ici, on attaque l’autre coté… Toutes les pièces sont des reproductions courantes, qu’il a fallut souvent adapter à ce modèle relativement ancien. Seuls les longerons sont d’une autre origine, vu l’importance et la complexité de cette pièce: le droit est NOS (trouvé au Veterama à Manheim en Allemagne) et le gauche est une excellente reproduction d’origine malheureusement inconnue. Au début des années soixante, les longerons n’ont pas encore les grosses sorties de chauffage carrées. Astuce : un longeron NOS se reconnaît au petits trous pour mettre les clous qui servaient à fixer la moquette !

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La caisse est terminée. Protégée dans sa robe anticorrosive elle commence à ressembler à quelque chose. Le rêve est en marche vers la réalité, amenant avec lui une nouvelle motivation… Cliquez pour agrandir

REMONTAGE

Le tableau de bord prend forme, avec comme particularité une jauge à essence mécanique de Karmann Ghia installée à l’époque.

Tout est repeint, poli… sauf le volant : c’est bête

mais j’aime sentir son histoire sous mes mains. On a restauré cette voiture le plus proche possible de l’origine, sans plus ni moins de particularités qu’elle n’en avait. Ce n’est pas une auto neuve, c’est la même rajeunie comme par enchantement…

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LE MOTEUR

Cliquez pour agrandir Cliquez pour agrandir Après avoir fait les premiers tours de roues avec le 1200 de 71, on s’attaque à la resto d’un moteur identique à celui d’origine.

Acheté 300Fr, il n’a pas tourné depuis très longtemps, il est bloqué et pas très beau à voir. Les culasses, habités par de petits animaux, sont à changer, comme les pistons/cylindres. Mais le bloc et l’embiellage, le moteur ayant été stocké rempli de gasoil, ne nécessitent qu’un jeu de coussinets.

Les culasses, typiques des premiers 34 chevaux (à partir de 61) sont très difficiles à trouver (elles sont montées avec des goujons plus courts). Les récentes se montent sans problèmes mais avec les bons goujons.

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Pareil pour l’échappement : allongez les sorties des boites de chauffage (système à simple réchauffage, jusqu’en 63) et vous pouvez monter un modèle plus récent, plus courant et beaucoup moins cher. Tous les accessoires sont récupérés (allumeur, carbu, bobine…) et restaurés avec des pièces NOS trouvées au Veterama (joint de carbu, bakélite d’allumeur…)
Cliquez pour agrandir Cliquez pour agrandir Pour monter le « nouveau/vieux moteur », on a carrément redécoqué, histoire d’avoir de la place et de vérifier les serrages après que le châssis ai roulé 5000km. Rien n’a bougé.

Remarquez l’isolation d’origine sur le tunnel et les pneus diagonaux.

La coque se repose comme un couvercle sur le châssis : merci les copains ! Le lendemain, la voiture est à nouveau prête, le rodage du moteur commence...

LA VOITURE QUI ROULE, QUI ROULE...

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La 61, malgré sa restauration longue et difficile, a séduit toute la famille. L’accompagnent aujourd’hui au garage deux VW en excellent « jus » d’origine : une cox standard de 69 et un bus de 71, nos daily-drivers ! Top 20 au Super VW Nat’ à Lège Cap Ferret en 99 : cinq ans de travail qui aboutissent à un résultat inespéré…
et à un excellent souvenir !
Bad Camberg 99 : 1600 km en un week-end ! Une cox restaurée, c’est pas fait pour décorer un garage ; et si j’aime regarder et bricoler les vieille VW, ce qui m’éclate le plus c’est de les conduire (la 61 a parcouru plus de 15000 km depuis resto). Entre la qualité du rassemblement et le voyage en partie acompagné par d’autre VW du Vintage club, encore un très bon souvrenir. En plus, j’y ai enfin trouvé une toile de découvrable turkïsh en NOS.

 

J’espère que ces quelques photos pourront donner (ou redonner) de la motivation à ceux qui hésitent à se lancer dans de tels travaux. Qu’ils sachent que c’est long, dur et cher, mais que le plaisir de rouler dans une auto qu’on a restauré et que l’on connaît comme sa poche est une expérience automobile unique.

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